Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
de lichtfield.

nissant de déjeûner : Eh bien, ma fille, voici deux mois que vous êtes à la Cour ; comment trouvez-vous ce séjour ? Elle répondit bien vite : Je le trouve charmant, papa ; mais quoi, déjà deux mois ! je ne l’aurois pas cru. Ah ! comme je me suis bien amusée pendant ce temps là ! — Votre réponse me plaît et m’inquiète, ma chère enfant. Je suis charmé de vous voir goûter le lieu où vous êtes appelée à vivre ; mais je ne voudrois pas qu’une préférence secrète… Mon enfant, dit-il, en écartant la table à thé, et avançant son fauteuil plus près d’elle, ouvre ton cœur à ton père ; ce cœur est-il aussi libre que lorsque tu quittas Rindaw, et depuis que tu es à la cour, n’as-tu distingué personne ?

Cette question, faite par un père, embarrasse toujours plus ou moins celle à qui elle s’adresse.

Cependant Caroline auroit pu répondre hardiment. Son jeune cœur, aussi pur, aussi tranquille que dans les jours sereins de son enfance, n’avoit