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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/48

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caroline

mais elle vit son père froncer le sourcil ; elle craignit de lui avoir fait de la peine, et se tut en baissant les yeux. — Je ne sais, reprit le chambellan en se levant, ce que madame de Rindaw a pu vous confier ; mais vous avez dû voir par son exemple que les beaux sentimens ne servent à rien, et par le mien que l’on peut et que l’on doit toujours les sacrifier aux convenances. Si j’avois suivi ma belle passion, si je n’avois pas épousé votre mère, Caroline de Lichtfield seroit-elle actuellement héritière de vingt-cinq mille écus de rente, et pourroit-elle prétendre au premier parti du royaume ? Plus heureuse que moi, ma fille, tu n’as point de sacrifices à faire, puisque ton cœur est libre. Cette fortune immense que tu me dois, te dispense d’en chercher ailleurs, mais non pas de remplir tous les vœux d’un père qui ne désire que ta gloire et ton bonheur. Tu n’as qu’à dire un mot, ils sont assurés pour la vie. — Et quel est ce mot, mon père ? dit Caroline avec