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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/49

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de lichtfield.

une émotion qui s’augmentoit à chaque instant. Mille idées confuses se croisoient dans sa tête : il s’agissoit d’un mariage ; cela n’étoit pas douteux. Elle pensa rapidement aux hommes qu’elle avoit vus, et ne s’arrêta sur aucun, parce qu’ils lui étoient tous également indifférens. Elle attendoit cependant avec impatience la réponse de son père : il avoit l’air de la préparer.

Après avoir repris son fauteuil auprès d’elle, il lui dit d’un ton sentimental et pathétique : Vous ne connoissez encore, ma chère fille, que les beaux côtés de votre situation, et vous ne savez pas combien nos chaînes dorées sont quelquefois pesantes… L’effroi se peignit dans les yeux de Caroline… Mais j’espère, ajouta-t-il, que celles qui doivent lier ma Caroline seront aussi douces, aussi légères qu’elle le mérite ; elles seront du moins assez brillantes pour faire envier son sort à toutes les femmes. Dis-moi, mon enfant, ne seras-tu pas bien contente d’être dans quelques jours