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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/67

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de lichtfield.

son amitié. Je vous promets, je vous jure d’être au comte : mais promettez-moi donc que vous ne mourrez pas.

Cette idée de mort l’avoit tellement frappée, qu’elle craignoit qu’un instant de retard ne coûtât la vie à son père. Elle auroit voulu aller dire elle-même au comte qu’elle étoit prête à l’épouser. Elle s’engagea de nouveau par les promesses les plus fortes et les plus positives, et ne laissa aucun repos au baron qu’il ne fût parti.

Laissée seule encore cette fois, elle ne pensa ni à danser des walses, ni à courir après des papillons. Tristement appuyée sur une main, dont elle se couvroit les yeux, elle étoit agitée de mille sentimens contraires, et sembloit craindre de faire un seul mouvement, comme s’il pouvoit décider de son sort. Quelquefois son enthousiasme filial se ranimoit ; sa tête s’exaltoit en pensant au sacrifice qu’elle alloit faire à son père. Il me devra la vie, disoit-elle avec une tendresse mêlée d’admiration