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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/77

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de lichtfield.

Soyez sûr qu’un refus vous priveroit également et pour jamais de la malheureuse Caroline.

» Je sens fort bien tous les reproches que vous pouvez me faire. Cette lettre auroit dû vous parvenir plus tôt ; mais en vous confiant ma résolution avant notre union, je risquois la vie de mon père : à présent je ne risque plus que la mienne. Il m’a juré qu’il n’auroit pas soutenu sa disgrâce ; elle étoit sûre si je ne devenois pas votre épouse. Hé bien, je la suis ; le roi doit être content. J’ose encore attendre de vous qu’il ne rendra pas mon père responsable de ma résolution, si elle lui déplaît. Ah ! ce n’est pas au roi à se plaindre de son zèle et de son dévouement. Je ne m’en plaindrai pas non plus, si vous consentez à ce que je vous demande. »

Cette lettre, écrite et déchirée plus de trente fois pendant les huit jours précédens, avoit été finie telle qu’on vient de la lire, le matin même, avant le départ.