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caroline

Si jamais un homme fut frappé d’étonnement, ce fut le comte de Walstein ; il ne pouvoit en croire ses yeux. Quoi ! cette enfant si timide en apparence, et qui lui a paru si soumise, ose avoir une volonté, et l’annoncer avec cette fermeté et ce courage ! Il relut ce billet une seconde fois, et la plus tendre pitié succéda bientôt à la surprise. Il vit alors qu’elle avoit été sacrifiée au despotisme du roi et à l’ambition de son père, et il se reprocha mortellement d’en avoir été la cause et l’objet.

Quoiqu’on se fasse toujours un peu d’illusion sur sa figure, et que le comte n’en fût peut-être pas plus exempt qu’un autre, il se rendoit cependant assez de justice pour n’avoir jamais imaginé qu’on pût l’épouser par goût : mais du moins il avoit cru, sur les assurances les plus positives du chambellan, et sur la résignation apparente de Caroline, que c’étoit sans répugnance, et surtout sans contrainte.

L’instant où il apprit qu’il s’étoit