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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/81

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de lichtfield.

l’esprit du roi pour l’engager à consentir aux volontés de Caroline. Il lui montra sa lettre. Au lieu de l’irriter, le style et la fermeté de cette jeune femme intéressèrent le monarque.

Il y a de l’énergie dans ce caractère, dit-il en la finissant ; et fixant le comte en la lui rendant, il ne put s’empêcher de convenir en lui-même que son favori n’étoit véritablement pas fait pour être celui d’une beauté de quinze ans.

C’étoit s’en aviser un peu tard ; mais ce moment fut si favorable à Caroline, qu’il ajouta tout de suite : Allons, mon ami, passons-lui cette fantaisie. C’est un enfant qu’il faut ménager, et que l’ennui nous ramènera bientôt. Sa fortune est à vous ; c’est l’essentiel : on vit toujours assez avec sa femme.

En conséquence de cet arrêt, le grand chambellan fut appelé. Le nouveau projet lui fut communiqué ; on lui montra la lettre de sa fille, et le tout le mit fort en colère. Retenu cependant par la présence de son maître, il ren-