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avec une tendresse encore un peu courroucée. Il la vit partir pour Rindaw, qui n’étoit qu’à sept ou huit lieues de là ; et lui-même retourna bientôt à Berlin avec le roi et l’ambassadeur.

Caroline fut d’abord un peu surprise de se trouver seule dans une grande berline. Encore émue des adieux de son père et des événemens de la journée, il lui eût été difficile de rendre raison de ce qui se passoit dans sa tête, où tout étoit désordre et tumulte. Elle ne savoit si elle devoit se réjouir ou s’affliger.

Certainement tout alloit comme elle l’avoit voulu, comme elle l’avoit demandé ; mais peut-être, sans trop se l’avouer à elle-même, avoit-elle compté sur plus de résistance. Trop souvent la grande facilité d’obtenir ce qu’on désire en diminue bien le prix ; d’ailleurs, sa petite vanité eût été du moins satisfaite si l’on eût eu beaucoup de peine à se séparer d’elle.

Quoi ! disoit-elle avec un mouve-