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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/87

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de lichtfield.

ment qui tenoit presque du dépit, je n’ai qu’à dire un mot, un seul mot, et l’on me laisse aller ! et mon père, et le roi, et le comte, les voilà dans l’instant tous d’accord pour m’abandonner ! Est-ce indifférence, ou colère, ou générosité ?

Elle regardoit son petit billet déchiré ; elle cherchoit à s’en rappeler les expressions. Il lui paroissoit qu’au moins, de la part du comte, c’étoit bonté toute pure. Elle s’attendrissoit, et disoit en soupirant : Quel dommage qu’il soit si laid !

Son imagination et ses regrets s’arrêtèrent aussi sur son père, qu’elle quittoit, qu’elle affligeoit, et puis un peu sur les plaisirs qu’elle abandonnoit, et sur les beaux titres qu’elle auroit pu porter. Madame le comtesse, madame l’ambassadrice, ne sera donc que la petite Caroline !

Il y eut des momens où sa tête fut à moitié hors de la portière pour dire au cocher de retourner à Berlin ; mais