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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/90

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caroline

sée, et presque portée dans l’appartement de la chanoinesse, qui venoit au-devant de tout le bruit qu’elle entendoit, et qui faillit à mourir de saisissement quand elle vit sa Caroline, sa fille chérie, s’élancer à ses pieds, dans ses bras, et lui dire en pleurant de joie : Maman, ma bonne maman, c’est votre Caroline qui ne veut plus vous quitter ; et des voix confuses répétoient autour d’elles : Elle ne veut plus nous quitter !

La sensible chanoinesse, dont la santé étoit foible et les nerfs délicats, fut émue au point d’alarmer Caroline. Pendant quelques instans, elle put à peine respirer ; mais comme les émotions de joie ne sont pas nuisibles, elle se remit bientôt, et put demander à son élève par quel enchantement elle la revoyoit.

Caroline, sans s’expliquer, lui donna la lettre du chambellan. Elle la lut, et voulut plus d’éclaircissemens sur ce mariage différé au moment de se conclure.