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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/89

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de lichtfield.

ronne que c’étoit pour la marier, son désespoir fut si grand, et l’effort qu’elle fit pour s’en séparer, si violent, que sa santé en avoit été altérée. Depuis, elle n’avoit fait que languir. Gaîté, plaisir, bonheur, tout avoit disparu de Rindaw avec Caroline. Les fermiers, les paysans, les domestiques, tout ce village, dont elle étoit l’âme et les délices, ne cessoient de parler d’elle, de la regretter, et de dire qu’ils avoient tout perdu.

Qu’on se figure donc la joie de ces bonnes gens lorsqu’un soir, par un beau clair de lune, un équipage s’arrête devant le château. C’étoit une chose si rare à Rindaw, qu’ils accoururent tous. Quelle fut leur surprise lorsqu’ils en virent descendre Caroline, leur chère Caroline, avec ces grâces qui lui gagnoient tous les cœurs !

Elle leur dit, en leur faisant à tous quelque amitié : Mes bons amis, je reviens vivre avec vous ; n’êtes-vous pas bien aises de me revoir ?

En un instant elle fut entourée, pres-