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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/92

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caroline

cessive laideur du comte. « On a bien voulu, ajouta-t-elle, m’accorder un peu de temps, mais je sens bien que je ne m’y ferai jamais. »

Alors, en forme d’excuse, elle fit à son amie le portrait du comte, et ne l’embellit pas. Celle-ci put à peine la laisser achever, tant elle étoit courroucée qu’on eût jamais eu l’idée d’unir sa Caroline à un tel monstre.

« Il faut que le chambellan ait perdu la tête, répétoit-elle ; mais console-toi, mon enfant. J’ai, comme tu sais, quelque ascendant sur son esprit : ou je l’aurai perdu tout-à-fait, ou cet absurde mariage ne se fera de la vie ; je te le promets. Compte sur moi ; tu ne seras jamais comtesse de Walstein, ni la femme d’un borgne et d’un boiteux. Nous te trouverons quelqu’un qui le vaudra bien, et qui aura deux bons et beaux yeux, et marchera droit. Le bel assortiment que ce comte et ma charmante Caroline ! Je t’approuve fort d’avoir résisté. À ton âge, on voulut aussi