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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/96

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caroline

détruire presque toute sa gaîté. L’indulgente chanoinesse attribuant sa tristesse à la privation des plaisirs, feignoit de ne pas s’en apercevoir, et redoubloit de soins et de caresses pour lui faire supporter sa retraite. Depuis elle inclusivement, jusqu’aux petits animaux que Caroline avoit élevés, tous les individus du château lui témoignoient à leur manière leur joie de son retour, et l’attachement qu’ils avoient pour elle.

Le tendre cœur de Caroline n’y pouvoit être insensible ; et le charme attaché aux lieux où l’on a passé son enfance, à la douceur d’être chérie de tout ce qui nous entoure, eut son effet ordinaire. Peu à peu elle reprit ses anciennes habitudes ; et ses occupations journalières redevinrent des plaisirs aussi vifs qu’avant son séjour à Berlin. Son parterre, négligé depuis son absence, retrouva par ses soins un nouvel éclat, et fut bientôt émaillé de mille couleurs. Sa volière se peupla d’oiseaux