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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/97

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de lichtfield.

nouveaux. La récolte des foins et des blés, les nombreux troupeaux qui couvroient la prairie, les danses sous l’ormeau, les flageolets rustiques, l’amusèrent, l’intéressèrent tout autant qu’avant d’avoir vu les spectacles et les fêtes de la cour. Elle n’avoit qu’effleuré tous ces plaisirs factices ; ils l’avoient plutôt éblouie qu’enivrée. Les plaisirs simples et vrais de la nature, toujours préférés par ceux dont l’habitude du grand monde n’a point corrompu le cœur et le goût, les eurent bientôt effacés ; et l’été s’écoula sans qu’elle eût éprouvé ni vide ni regret.

Caroline avoit rarement des nouvelles de Berlin. Son père, encore irrité contre elle et tout occupé de ses dignités, lui écrivoit peu, et son époux jamais. Le chambellan avoit encore un autre motif pour garder le silence ; il espéroit la ramener par l’ennui.

Le comte ne voyoit que l’embarras qu’elle auroit à lui répondre, et ne pensoit qu’à le lui épargner ; d’ailleurs