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caroline

d’autant plus pénible à présent, que je l’ai trop différé. Mais me croirez-vous quand je vous ferai le serment que votre lettre m’a seule éclairé sur la nature de mes sentimens, et que l’instant avant de la recevoir, j’étois encore dans la sécurité, ou plutôt je jouissois de l’état le plus doux, le plus heureux que j’aie connu de ma vie, sans chercher à en pénétrer la cause ? — Ô mon ami, c’est l’amour ; oui, c’est ce véritable amour dont vous me parliez si souvent en m’assurant que je ne le connoissois pas encore. Grand Dieu ! comme vous aviez raison ! et combien ce que j’éprouve est différent de ce que j’ai senti jusqu’à présent ! — Ah ! sans doute, l’amour est la source du bonheur, du seul bonheur que l’homme puisse goûter. Si vous saviez comme ces deux mois se sont écoulés ! Ils ne m’ont paru qu’un instant ; et cependant j’ai des volumes de détails à vous faire. Il n’y en auroit pas un qui ne