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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/141

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de lichtfield.

qu’il est facile, disoit-il à son ami, de se faire illusion ! Imaginez que ce cri, que cette fuite, ces mouvemens si naturels et si peu réprimés, qui devoient peut-être m’éloigner d’elle à jamais, furent précisément ce qui m’enchanta, et me fit désirer avec ardeur de l’obtenir. Je crus y voir la preuve indubitable de cette candeur, de cette innocence de la première jeunesse, que j’avois craint que son séjour à la cour n’eût altérées.

Avec plus d’art, c’est-à-dire avec plus de fausseté, elle auroit bien mieux pu cacher ce premier mouvement d’effroi, et je lui savois gré de s’y être abandonnée. À peine l’avois-je entrevue : cependant à l’instant qu’elle entra, conduite par son père, sa physionomie ingénue, des grâces répandues dans tout l’ensemble de sa figure, m’avoient frappé bien agréablement ; et c’étoit là l’idée que je m’étois formée de celle avec qui je voulois passer ma vie.

Il ne tint pas au chambellan que je ne