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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/140

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caroline

mes craintes à mon auguste maître, il me rassura avec sa bonté ordinaire. Lui-même avoit souvent observé Caroline, et toujours il avoit vu chez elle ce même air d’innocence, d’insouciance, de gaîté, qu’elle avoit apporté de sa retraite. J’ai répandu sourdement mes intentions, ajouta-t-il, et tous nos jeunes seigneurs les ont respectées. Quoique votre future soit charmante, aucun d’eux n’a cherché à acquérir des droits qui vous étoient réservés ; et Caroline elle-même, sans distinguer personne, n’a cherché qu’à d’amuser.

Le soir même je fus présenté au baron de Lichtfield, mon beau-père futur, et le lendemain à son aimable fille… Ici le comte parla à Lindorf de cette première visite, dont on a vu les détails ; de l’impression d’horreur qu’il inspira à Caroline, et qu’il ne put se dissimuler. Il avoua que dès ce moment-là, sans doute, il eût été généreux, plus délicat, d’abandonner tous ses projets, et qu’il en avoit bien eu l’idée ; mais