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de lichtfield.

n’aurois pu prendre sur moi de vous faire un tel mystère. La crainte d’une lettre perdue, et la certitude que cette confidence vous affligeroit, m’ont plus retenu, peut-être, que les ordres du roi. En effet, il est heureux pour vous de n’avoir pas su plus tôt mon secret.

Lindorf ne répondit rien ; il sentoit trop vivement le contraire ; mais il ne s’attendoit pas à ce qui devoit suivre… — Mon ami, ajouta le comte en souriant, vous êtes jeune et sensible ; ma petite femme est charmante ; vous auriez voulu la voir ; je vous en aurois prié moi-même ; et votre cœur, libre alors, eût peut-être subi une épreuve cruelle, que je me félicite de vous avoir épargnée. Vous souffrez également par l’amour, il est vrai. Mais, quel que soit l’excès de vos malheurs, croyez que vous souffririez plus encore, si l’objet de votre amour étoit la femme de votre ami ; et Caroline elle-même vous auroit-elle connu sans danger pour son cœur ? (et lui frappant doucement sur l’épaule,