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caroline

il ajouta) : Mon cher baron, je vous chéris comme ami, mais je vous crains comme rival.

Pauvre Lindorf ! Heureusement c’étoit entre jour et nuit, dans une salle assez obscure ; peut-être avoit-il choisi tout exprès ce moment pour renouer l’entretien. Dès qu’il put parler : J’espère, dit-il, que le comte de Walstein ne pense pas, n’imagine pas que je puisse jamais être son rival, et qu’il me rend la justice de croire que le seul titre de son épouse auroit suffi pour me garantir… — Oui, si l’on peut l’être contre la jeunesse, les grâces, l’esprit et la beauté. Mais ne prenez point au sérieux une plaisanterie que je ne me serois pas permise s’il y avoit eu quelque danger… Vous n’en êtes que trop à l’abri dans ce moment ; d’ailleurs, vous ne verrez point la comtesse, et peut-être que moi-même… — Vous-même ! — Mon ami, je ne sais ce que je dois faire. Peut-être tant de difficultés irritent un sentiment que huit jours de connois-