Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
de lichtfield.

m’a fait trembler. Ce sera sans doute avec dureté, avec despotisme. Peut-être qu’en ce moment ma jeune épouse, noyée dans ses pleurs, m’accuse de cette nouvelle tyrannie, et sa haine s’augmente encore. Heureux du moins dans mon malheur, que cette haine ne provienne pas d’un autre attachement !… Ô mon cher Lindorf ! parlez ; guidez-moi. Que dois-je faire dans une circonstance aussi délicate ? J’attends de vous un conseil salutaire.

Un conseil ! dit Lindorf en hésitant ; le comte de Walstein n’en doit recevoir que de son propre cœur. Je t’entends, mon ami, reprit le comte ; et ce cœur m’a déjà dicté ce que je devois faire.

Nous verrons dans la suite ce que c’étoit. Laissons respirer Lindorf, qui n’avoit de sa vie autant souffert que pendant ce pénible entretien. Laissons reposer le comte des fatigues de son voyage, et revenons à Caroline.

Elle avoit en effet reçu cette terrible réponse de son père. Non-seulement il