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caroline

de l’avoir excitée. Ne m’en parlez plus, disoit-elle ; comme il m’a trompée ! Aimer une paysanne, penser à l’épouser, et oser après cela faire la cour à mademoiselle de Lichtfield ! En vérité c’est odieux. Tu dois te trouver trop heureuse d’être mariée, et de n’avoir pas été dans le cas de succéder à sa Louise. Le bel amour qu’un second amour ! et après une fermière encore ! Comme cet homme m’a trompée ! À qui peut-on se fier ?…

Caroline, plus attendrie qu’humiliée d’être l’objet de ce second amour, ne répondoit rien, soupiroit et reprenoit sa lecture quand la pétulante baronne le lui permettoit. À mesure que Lindorf perdoit dans son estime, Walstein au contraire y gagnoit considérablement : bientôt ce fut son héros par excellence. Cette noblesse, cette énergie, cette grandeur d’âme, l’enchantèrent. Vous êtes trop heureuse, répétoit-elle à Caroline, d’être la femme de cet homme-là. Mais qu’est-ce que vous