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de lichtfield.

disiez de sa laideur ? Moi, je le vois beau comme un ange, et des sentimens d’une noblesse !… Comme il parloit à ce petit Lindorf ! Ah ! ce n’est pas lui qui auroit aimé une fermière. Elle en eut cependant peur un moment, et ne savoit plus que penser. Mais lorsqu’elle en fut à la terrible catastrophe ; lorsqu’elle vit le comte blessé, défiguré ; lorsqu’elle sut à quel excès il avoit porté la générosité et l’amitié, elle fit les hauts cris, et ne pouvoit plus se contenir. Lindorf étoit un monstre, et Walstein un dieu devant qui on devoit se prosterner. Son enthousiasme augmentoit à chaque ligne, et ses lettres à son ami y mirent le comble… Elle jura que le ciel avoit créé cet homme tout exprès pour sa Caroline. Ce n’est point une âme de ce siècle, disoit-elle ; il ressemble à Cyrus, à Orondate, à tout ce que j’ai lu de plus sublime ; et votre petit Lindorf ressemble à tous les hommes. Vous le voyez, il aimoit encore Ma-