Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
caroline

moi-même !… Comme il m’auroit aimée ! Mais il ne m’aimera jamais ; il ne veut pas me connoître ; il me hait ; il me méprise ; il ne peut pas me pardonner ; et cependant quelle bonté, quelle générosité ! Mais dois-je en abuser, et, après l’avoir si cruellement offensé, le bannir de sa patrie ? Non… Mon parti est pris, je veux passer ma vie entière ici, loin de lui, loin de tout le monde… J’expierai mes fautes et mes erreurs… Il sera libre alors de rester à la cour, d’exercer ses vertus dans sa patrie, de faire le bonheur de tous ceux qui l’approcheront… et Caroline, l’ingrate Caroline ne troublera plus le sien :… Il oubliera qu’elle existe !

Elle prit vivement une plume, une feuille de papier, et traça ce qui suit avec rapidité.


Lettre de Caroline au comte de Walstein.


Rindaw, novembre.


« Non, monsieur le comte, je ne