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de lichtfield.

fois avant sa mort ; qu’elle partiroit dès le lendemain, et qu’elle la prioit de l’accompagner.

Caroline, surprise de cette résolution subite, lui représenta vainement que son âge, ses infirmités, une permission qu’elle avoit obtenue depuis long-temps de vivre à Rindaw, la dispensoient de tout devoir. La chanoinesse insista si fort, qu’elle n’osa pas la contrarier, d’autant plus qu’elle se fit elle-même un vrai plaisir de ce petit voyage. Il retarderoit son entrevue avec son père, l’éloigneroit quelque temps d’un séjour qui lui rappeloit trop de choses, et la distrairoit de sa mélancolie. Un autre motif s’y joignit encore ; elle avoit toujours désiré de former une liaison avec quelque jeune personne de son âge. Cette espèce de sentiment manquoit à son cœur, et depuis quelque temps surtout elle éprouvoit plus vivement encore le besoin d’une amie. La baronne de Rindaw étoit bien la sienne ; mais ce res-