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caroline

pect que l’on conserve pour ceux qui nous ont élevés ; cette différence immense de leurs âges, qui lui donnoit la crainte continuelle de la perdre d’un jour à l’autre ; l’effroi de la solitude où la mort de cette unique amie la laisseroit : tout augmentoit ce désir ardent d’en trouver une autre plus rapprochée d’elle, dont l’âme répondît à la sienne, avec qui elle pût parler de tout ce qui l’agitoit, et entretenir, dans l’absence, une correspondance qui lui paroissoit d’avance un des plus grands charmes de la retraite où elle comptoit passer ses jours.

Ah ! pensoit-elle souvent, si j’avois seulement une amie telle que je me l’imagine, combien je l’aimerois, et comme je saurois m’en faire aimer ! Un sentiment si doux suffiroit pour remplir mon cœur ; j’oublierois bientôt que j’en ai connu de plus vifs, et que celui à qui je voudrois les consacrer tous à présent ne peut plus les partager…

Quand dans les livres nouveaux qu’on