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caroline

mienne ! c’est celle que j’adorai, qui n’existe plus, et que je veux suivre au tombeau… »

En disant cela, il s’arrache avec violence des bras du comte, qui, atterré de ce qu’il entend, de ce qu’il voit, ne sachant ce qu’il doit croire, cherche à percer une foule de domestiques, que les cris de la chanoinesse et de ses gens ont attirés, et qui entourent le carrosse. Il y parvient avec peine. On venoit d’en tirer Caroline ; et le grand air commençoit à lui rendre l’usage de ses sens. Elle entr’ouvroit les yeux, faisoit quelques mouvemens ; et sa femme de chambre, assise par terre, la soutenoit contre elle pendant qu’on étoit allé chercher un fauteuil pour la transporter plus commodément. La pauvre chanoinesse, toujours au fond de sa berline, où elle payoit cher son imprudence, s’agitoit, pleuroit, réclamoit le comte, et ne se calma que lorsqu’on lui dit qu’il étoit là, et que Caroline se ranimoit.