Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
caroline

rien, ne sait où elle est, qui est cet homme prosterné devant elle. Trop foible pour rien articuler, elle retire doucement ses deux mains, qu’il pressoit toujours dans les siennes, les joint ensemble, pose sa tête dessus, et verse un déluge de larmes. Le comte, toujours à genoux devant elle, pleure avec elle, cherche à la calmer, à la rassurer, lorsqu’il entend les cris répétés de madame de Rindaw, qui ne cessoit de l’appeler du fond de sa berline, et qui continuoit à s’impatienter. Elle l’appelle enfin si haut, qu’il est contraint de laisser Caroline, et d’aller à elle. Ce fut au moins avec l’espoir d’apprendre quelque chose sur cette étrange aventure ; mais la pauvre femme étoit si émue, si agitée, disoit tant de choses à la fois, qu’il n’étoit pas possible d’y rien comprendre.

Le comte, d’ailleurs en s’approchant d’elle, fut frappé d’une autre idée. Il ignoroit tout-à-fait le malheureux état de sa vue. Ce fut un nouveau trait de