Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
caroline

il fit promettre à son valet de chambre de l’avertir des premières nouvelles qu’il recevroit. Il relut sa lettre, qui l’attendrit jusqu’aux larmes. Ne pouvant plus résister ensuite au désir de savoir les motifs de cette étrange arrivée, il fit demander à la chanoinesse s’il pourroit l’entretenir quelques instans dans un salon attenant à la chambre où l’on avoit mis Caroline.

Elle s’y rendit tout de suite, étant tout aussi impatiente de parler, que le comte l’étoit de l’entendre. Après lui avoir dit que la comtesse reposoit, elle ajouta d’un ton gracieux : Quoique ceci n’ait pas tourné précisément comme je l’aurois voulu, ne me savez-vous pas quelque gré, M. le comte, de vous l’avoir amenée ? — Avant de vous témoigner ma reconnoissance, madame, je voudrois être sûr qu’elle n’a point été forcée de faire cette démarche. — Forcée ! M. le comte, forcée ! En vérité vous n’y pensez pas ; vous ne me connoissez pas. Est-ce moi qui forcerai