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de lichtfield.

jamais cette chère enfant à quoi que ce soit ? Non, M. le comte, c’est bien de son plein gré qu’elle a fait ce voyage ; depuis long-temps je ne l’ai vue aussi gaie que pendant la route : c’étoit une impatience d’arriver… — En ce cas, interrompit le comte, je n’y comprends plus rien. J’avois craint que cet évanouissement, ces larmes, ces mots qu’elle vous adressoit avec le ton du reproche… — Mais ce n’étoit que la surprise de se trouver ici près de vous… l’émotion d’une première entrevue… que sais-je ? ces jeunes personnes sont si timides ! J’avoue bien que j’aurois mieux fait de la préparer doucement… Mais, d’un autre côté, ceci fera événement ; et si jamais on écrit votre histoire, c’en sera l’incident le plus intéressant.

Le comte qui ne connoissoit point la tournure romanesque de son esprit, surpris de ce propos, la regarda avec étonnement, lui en demanda l’explication, et apprit enfin que si ce n’étoit