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caroline

pas par violence qu’on avoit amené Caroline à Ronebourg, c’étoit avec une supercherie, qu’il fut loin d’approuver. Il le dit naturellement à la chanoinesse, qui s’en excusa sur son désir ardent de les voir réunis, et sur sa crainte de n’y pas réussir par un autre moyen. Cependant, dit-elle, si j’avois pensé… mais j’avoue que cela m’étoit totalement sorti de l’esprit. — Quoi, cela ! reprit le comte. — Oh ! rien, rien du tout. C’est quelque chose que je ne puis dire, et qui sûrement est la cause de cette terrible émotion… Mais, à propos, M. le comte, je viens d’apprendre que nous sommes ici chez M. le baron de Lindorf… Cette terre est donc à lui ? — Oui, madame ; est-ce que vous l’ignoriez ? — J’aurois dû le savoir, mais j’ai mal compris tout cela ; depuis quelque temps j’ai la tête si foible… J’ai cru, je ne sais pourquoi, que ce Ronebourg étoit à vous. — Non, madame ; mais c’est la même chose. M. le baron de Lindorf est mon intime ami ; il m’a prié