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de lichtfield.

soient point ; et la malheureuse victime de ma barbarie ne cessoit de chercher à me consoler. Il en vint jusqu’à me dire et me jurer qu’il regardoit cet évévement comme un bonheur ; que son goût et ses talens l’avoient toujours porté à l’étude plutôt qu’au militaire ; qu’il avoit obéi à son père et au roi en se vouant à cet état ; mais qu’il étoit charmé d’avoir un prétexte spécieux pour le quitter, afin de se livrer uniquement à la politique. D’ailleurs, me dit-il, je vous crois guéri de votre passion. Le remède, il est vrai, a été violent ; mais, s’il a eu son effet, je ne puis que bénir le ciel de tout ce qui s’est passé.

» Oui, sans doute, j’étois guéri ; je l’étois au point que, trois semaines environ après ce malheur, j’appris sans la moindre émotion et même avec joie, par Justin, qui venoit tous les jours savoir des nouvelles de son bienfaiteur, qu’il avoit épousé Louise, et qu’ils étoient prêts à partir pour leur nouvelle habitation.