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caroline

pas précisément. Il s’est trouvé par hasard cet été notre voisin de campagne ; son château de Risberg touche à ma terre, et nous l’avons vu tous les jours. Il est un peu léger, votre ami… Le comte, qui trouvoit cette femme et cette conversation bien singulières, alloit défendre son rival et la faire parler encore, lorsque des cris répétés les attirèrent dans la chambre de Caroline. Elle venoit de se réveiller dans l’état le plus affreux. Une fièvre ardente, du délire, même un peu de transport, annonçoient le commencement d’une maladie dangereuse ; et sa femme de chambre qu’elle ne reconnoissoit point, ne pouvant la retenir, avoit pris le parti d’appeler au secours.

Le comte, pénétré, s’approcha de son lit, dont elle vouloit absolument sortir. — Qu’on me remène à Rindaw, disoit-elle ; je ne veux point le voir… il me tueroit. Je partirai plutôt seule à pied ; j’irois au bout du monde pour l’éviter. Dans d’autres momens, son