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de lichtfield.

Le médecin arrive, exige que tout le monde sorte. Le comte conduit le chambellan consterné, auprès de la chanoinesse ; mais bientôt, attiré dans la chambre de Caroline, il y retourne, et les laisse ensemble, espérant au moins que le chambellan le débarrasseroit du soin de garder madame de Rindaw. Ce ne fut pas pour long-temps. À peine furent-ils seuls, qu’elle se plaignit amèrement du long mystère qu’on lui avoit fait du mariage de son élève. Le chambellan se plaignit à son tour de ce qu’elle ne l’avoit pas informé de ce voyage. Enfin, de plaintes en plaintes, et de griefs en griefs, ils en vinrent presque aux injures, et parlèrent si haut, que le comte fut obligé d’aller y mettre la paix. Il les trouva tous deux agités de colère, se disant mutuellement les mots les plus piquans, toujours en s’appelant, par habitude, mon cher chambellan et ma chère baronne.

Dans tout autre moment, cette scène auroit amusé le comte ; mais il ne pensa