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caroline

qu’à la faire cesser, et à rétablir la bonne harmonie. Ce ne fut pas sans peine qu’il y parvint ; il fallut même pour cela leur rappeler leurs anciennes amours. À ce souvenir, la chanoinesse s’attendrit. Le chambellan résistoit ; mais le comte ayant placé à propos le mot des obligations qu’il avoit et pouvoit avoir encore à son amie, il fut à son tour si touché de ce motif pour l’avenir, qu’il s’approcha d’elle en la priant d’excuser sa vivacité. Elle lui tendit la main avec dignité et tendresse, en lui disant qu’il abusoit de l’empire qu’il avoit sur elle : il la baisa respectueusement ; la paix fut rétablie, et le comte revint à sa chère malade.

Il est inutile d’entrer dans le détail de tout ce qu’il souffroit pendant ces jours d’incertitude et de douleur. Tout lecteur sensible qui aura bien saisi son caractère, le comprendra facilement. Plus il prenoit sur lui, plus son âme étoit déchirée. Les derniers jours de cette cruelle maladie, il ne lui fut