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de lichtfield.

plus possible de s’éloigner un seul instant, ni le jour ni la nuit. Il la passoit sur un fauteuil auprès du lit de Caroline ; et si la nature exigeoit de lui quelques minutes d’un sommeil pénible, il se réveilloit bientôt avec la mortelle crainte de ne plus retrouver celle qui étoit devenue l’unique objet de sa vie.

Enfin, ce treizième jour, annoncé par le médecin comme devant décider de son sort, arriva, et fut très-orageux. Il fallut que le comte en supportât seul tout le poids. Il n’avoit point dit au chambellan, ni à la baronne, que peut-être le soir ils n’auroient plus de fille. Il voulut rester seul cette nuit auprès d’elle.

Qu’ils furent ardens les vœux qu’il adressoit au ciel pour qu’elle lui fût rendue ! Avec quel transport il pressoit contre ses lèvres et serroit contre son cœur cette main foible et brûlante ! Comme ses yeux se remplissoient de larmes en s’arrêtant sur ceux de Caroline, que la fièvre seule animoit en-