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caroline

quel moment ! et que dois-je lui dire ? Irai-je plonger dans son cœur le poignard qui déchire le mien ? le ferai-je revenir pour le voir expirer de douleur sur le tombeau de celle qu’il adore ? Mais, dit-il en se reprenant, quelle idée vient me frapper tout à coup ? Si Caroline… si c’étoit à l’amour que ce miracle, que je n’ose espérer, étoit réservé ? S’il étoit temps encore ?… si la présence de Lindorf ?… Grand Dieu ! vous m’entendez ; quelques jours de plus, et Caroline peut nous être rendue. — Je ne sais quel rayon d’espoir s’insinua dans son cœur. Il écouta ce qu’il lui dictoit, prit la plume, et écrivit à Lindorf ce peu de mots :

« Partez à l’instant, mon cher Lindorf, et faites la plus grande diligence pour vous rendre ici, où votre présence est absolument nécessaire. Je vous devrai plus que la vie, si vous ne perdez pas une minute, et si votre promptitude a le succès que j’ose espérer. Lindorf, pourquoi nous