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caroline

core quelques légers signes de vie. On la transporta tout de suite chez elle. Les secours furent prompts, mais inutiles ; elle expira quelques minutes après sans avoir repris connoissance.

Un tel événement étoit bien propre à faire une triste diversion à l’objet dont ils étoient tous occupés. Le comte même oublia quelques instans sa douleur, pour ne penser qu’à celle de Caroline lorsqu’elle ne retrouveroit plus son amie ; puis se rappelant tout à coup le danger où elle étoit elle-même, il envia le sort de la baronne, et la trouva bien heureuse de n’avoir pu survivre à ce qu’elle aimoit.

Le chambellan étoit véritablement atterré, moins du regret d’avoir perdu son ancienne amie, que de la crainte de la suivre bientôt. Il étoit plus âgé qu’elle, et cette mort subite l’avoit tellement frappé, qu’il crut aussi n’avoir plus que quelques instans à vivre. Dans l’espace de dix minutes, voir sa fille expirante, son gendre prêt à se tuer,