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caroline

Louise, et savoir d’elle la vérité. Il alla deux fois chez elle sans pouvoir la trouver seule ; enfin il guetta si bien le moment, qu’il y parvint. Il n’eut pas de peine à obtenir d’elle l’aveu de son amour pour Justin. Son cœur en étoit plein ; et depuis qu’elle le savoit engagé, elle ne faisoit que pleurer, et cherchoit de son côté l’occasion de le recommander au comte. Elle lui dit que leur inclination avoit commencé long-temps avant la mort de sa mère ; que, dès ce temps-là, elle alloit tous les jours le voir au pâturage. C’étoit pour lui donner le signal de venir le joindre, et pour l’accompagner lorsqu’elle chantoit, qu’il avoit essayé de jouer du flageolet, et qu’il y avoit si bien réussi ; c’étoit pour lui faire ses paniers, ses fuseaux, ses rouets, qu’il avoit commencé à tresser l’osier et à sculpter le bois. Elle montra au comte deux petits groupes très-joliment travaillés : l’un représentoit Justin lui-même assis à ses pieds, et tous les deux