Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
231
de lichtfield.

d’elle. Il lui témoigna à sa manière et son plaisir de la voir en aussi bon état, et celui de la laisser avec son époux, dont elle ne pouvoit trop reconnoître les soins. Il entra là-dessus dans des détails qu’elle ignoroit encore ; et lorsqu’il lui dit que depuis plusieurs nuits le comte ne s’étoit pas déshabillé, et n’avoit point quitté sa chambre, elle versa des larmes de reconnoissance, et, se tournant de son côté d’un air touchant et confus : Ô M. le comte ! lui dit-elle, quelle bonté ! quelle générosité ! qu’auriez-vous donc fait pour une femme… elle s’arrêta, n’osant articuler : Que vous aimeriez ? Le comte l’interpréta différemment, et crut que c’étoit qui vous aimeroit.

Ainsi, ces deux cœurs si bien faits l’un pour l’autre, loin de s’entendre, se préparoient encore bien des tourmens. Toutes les fois que Caroline, inquiète pour la santé du comte, le conjuroit de prendre quelque repos, lui assuroit qu’elle n’avoit besoin de rien,