Aller au contenu

Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
caroline

il étoit persuadé qu’elle vouloit l’éloigner ; que ses soins étoient un supplice pour un cœur bon et sensible, qui ne pouvoit plus les payer que par une froide reconnoissance. Cette affreuse idée le faisoit sortir avec un empressement qu’elle attribuoit, à son tour, à l’indifférence. Chacun d’eux, brûlant d’amour, et convaincu de n’être pas aimé, mettoit sur le compte de la seule générosité, et tout au plus de l’amitié, ce qui devoit les éclairer sur leurs vrais sentimens. Mais j’anticipe, revenons au chambellan.

On a pu voir déjà qu’il savoit très-bien altérer la vérité quand son intérêt l’exigeoit ; il joua donc si bien son rôle sur son voyage à Rindaw, que sa fille ne se douta de rien, le remercia mille fois de cette attention pour sa bonne maman, et le conjura de se hâter de partir et d’aller la rassurer.

Elle dit là-dessus des mots si touchans et si déchirans pour ceux qui savoient que cette amie si chère n’exis-