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de lichtfield.

en voyage, et ne tarderoit pas à revenir, et qu’en attendant il pouvoit disposer de son château.

Caroline, trop foible alors pour entrer dans aucune explication, n’avoit pu entendre ce nom, et surtout ce projet de retour, sans éprouver un sentiment pénible, un trouble qui ne fut que trop remarqué, et qui confirma et les idées et les projets du comte ; de son côté, elle crut voir qu’il l’examinoit, et n’en fut que plus interdite. Combien de fois depuis elle se reprocha de n’avoir pas saisi ce moment pour lui ouvrir son cœur, de n’avoir pas eu la force de lui avouer, et les sentimens qu’elle avoit eus pour Lindorf, et ceux qui leur avoient succédé !

Mais ce secret lui appartenoit-il en entier ? Et quand Lindorf s’éloignoit d’elle, se sacrifioit pour elle, étoit-il permis à Caroline de risquer d’altérer, par un tel aveu, l’amitié que le comte avoit pour lui, de lui ôter un protecteur, un appui, qui pouvoit à la fin se