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de lichtfield.

le comme moi-même. Oh ! comme j’ai bien obéi ! Oui, je l’aime, non-seulement comme l’ami de mon bon frère, mais comme le seul homme à qui je veuille appartenir, et sans qui la vie m’est insupportable. Je ne puis croire que son silence soit une preuve d’inconstance ou d’oubli ; vous étiez en voyage ; il n’aura su par qui m’envoyer ses lettres. Non, je ne veux pas joindre à tous mes chagrins celui de me défier de lui ; car celui-là, je ne pourrois le supporter.

» Adieu, le plus aimé des frères. Si vous voyiez votre pauvre Matilde, vous ne la reconnoîtriez pas. Je ne ris plus ; je ne chante plus ; je pleure toute la journée, et je crois que bientôt je ne serai plus jolie. Mes joues ne sont plus ces petites pommes d’api que vous aimiez tant à baiser… Venez, venez me rendre tout ce que j’ai perdu : ma gaîté, mon bonheur, mon ami, mes joues, tout reviendra