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caroline

sa légèreté ne va pas jusqu’à son cœur. Hélas ! elle est bien passée cette gaîté folle dont vous me plaisantiez quand vous vîntes à Dresde, et qui vous fit douter peut-être de mes sentimens. Je l’ai conservée long-temps, parce que la tristesse ne sert à rien, et qu’elle m’ennuie ; d’ailleurs, j’avois pris mon parti. Sûre du cœur de Lindorf, de votre appui et de ma fermeté, il me sembloit que je n’avois rien à craindre : à présent je crains tout, et je n’espère plus qu’en vous seul. M. de Zastrow m’obsède ; ma tante me persécute ; mon ami ne m’écrit plus… et vous aussi, mon frère, m’abandonnerez-vous ? Je me jette dans vos bras ; je vous appelle à mon secours… Venez protéger un amour que vous avez fait naître, et qui ne finira plus qu’avec ma vie. N’est-ce pas à vous aussi que je dois celui de mon cher Lindorf ? Pensez combien de fois vous m’avez dit : Aime Lindorf, ma petite sœur ; aime-