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caroline

le séparer de Caroline. Nous séparer… Quoi ! je ne le verrai plus ! je ne l’entendrai plus ! L’instant où je quitterai ce château sera peut-être celui d’une séparation éternelle ; et c’est moi qui le demanderai, qui prononcerai ce fatal arrêt ! Non, jamais je n’en aurai la force ; c’est bien assez de m’y soumettre lorsqu’il aura la cruauté de l’ordonner. Elle en vint cependant bientôt à le désirer, et son amitié pour la chanoinesse l’emporta sur la crainte de quitter son époux.

Le chambellan, ainsi qu’il en étoit convenu avec le comte, cherchoit à préparer sa fille à la mort de son amie. Il supposa d’abord, dans ses premières lettres, qu’elle prenoit des remèdes pour sa vue, et qu’ils la fatiguoient extrêmement. Il écrivit ensuite qu’il étoit décidé qu’elle l’avoit perdue sans retour, et que cet arrêt l’affligeoit au point d’être malade de chagrin.

De ce moment-là, Caroline auroit voulu voler auprès d’elle, la soigner, la