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sance ; mais il la voyoit également languir et mourir de sa douleur ; il voyoit Lindorf se bannissant pour toujours de sa patrie, traînant dans des climats lointains sa malheureuse existence, privé de son amante et de son ami, sans consolation, sans espoir… Il frémissoit alors ; il détestoit sa foiblesse, renouveloit mille fois le serment de la vaincre ; et, craignant de s’exposer au danger d’y retomber, il se privoit du bonheur de voir Caroline, qui, de son côté, s’affligeoit à l’excès d’une conduite qu’elle regardoit comme une preuve trop sûre d’indifférence.

Dans des momens de dépit et de désespoir, elle se confirmoit dans l’idée de partir, de s’éloigner de lui pour toujours, de retourner à Rindaw. Elle prenoit de nouveau la résolution la plus décidée de le lui demander, de l’exiger même absolument, s’il s’y opposoit. Mais il sera loin de s’y opposer, reprenoit-elle avec douleur ; il saisira avec transport tout ce qui pourra l’éloigner,