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de lichtfield.

port, oui, j’en fais le serment ; Caroline, vous serez heureuse ; vous le serez… Il ne put rien ajouter.

Caroline, émue à l’excès, se pencha sur lui, le releva tendrement, et sentit plus que jamais que ce bonheur qu’il lui promettoit dépendoit de lui seul au monde, et de ses sentimens pour elle. Peut-être, s’ils eussent été seuls, lui eût-elle exprimé tous les siens ; peut-être ce moment auroit-il amené une explication trop retardée ; mais la présence du froid chambellan retint l’effusion de leurs cœurs. Il acheva tranquillement la lecture du testament, qui ne contenoit plus que des legs pour ses gens et pour ses vassaux.

Le comte ne pouvant plus soutenir son émotion ni les pleurs de Caroline, sortit et alla se promener dans le parc, où son agitation le suivit. Il commençoit à n’être plus d’accord avec lui-même, et à se demander quelquefois pourquoi il se condamneroit à un mal-