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de lichtfield.

a-t-il succombé à sa douleur ; et les larmes de Caroline, ces larmes qui déchirent déjà le cœur du comte, ne sont que le prélude de celles qu’elle répandra encore. Il frémit d’avoir à lui apprendre peut-être la mort de celui qu’elle aime, d’en être regardé par elle comme la cause, de perdre lui-même l’ami de son cœur. Le silence de Lindorf après le billet qu’il devoit avoir reçu, lui paroît la preuve certaine de ce qu’il craint.

Ces différentes idées le tourmentoient au point d’égarer presque sa raison. Il succomboit sous le poids des sentimens qui l’agitoient et qui se succédoient les uns aux autres ; tantôt désirant avec passion le retour de Lindorf ; tantôt le redoutant plus que la mort ; craignant également ou de le voir arriver, ou d’apprendre qu’il n’existoit plus… Il passa quelques jours dans cet état de trouble et d’anxiété. Cet homme, jusqu’alors si sage, si philosophe, si maître