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m’en laisser prendre une copie : c’est celle que je joins ici, Caroline, et que je vous prie d’accepter. Vous êtes la seule personne au monde à qui j’en puisse faire le sacrifice ; mais je sais que vous en sentirez le prix. Regardez-le souvent, et pensez en le regardant que la belle âme qui animoit ces beaux traits existe encore, et plus pure et plus belle. Oui, le changement même de ses traits lui donne un nouveau lustre, et ce n’est pas pour votre époux que ces cicatrices doivent vous donner de l’horreur… Mais, Caroline, si vous en éprouvez pour son malheureux assassin, pensez à ses remords, à son repentir, à tout ce qu’il doit souffrir en vous faisant un tel aveu, en vous conjurant d’en aimer un autre, en s’éloignant de vous pour toujours. Une telle expiation doit suffire pour effacer mon crime, et m’obtenir un généreux pardon.

» Le comte, en me quittant, m’avoit promis de m’écrire aussi souvent que ses occupations pourroient le lui per-