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de lichtfield.

cette apparente légèreté de l’enfance, j’ai su démêler l’âme la plus tendre, la plus capable de s’attacher fortement. Déjà, vous le voyez, la petite insensible a fort bien su vous apprécier. Elle saura vous aimer ; jamais vous n’aurez à vous plaindre de son cœur. Son esprit a tout ce qu’il faut aussi pour plaire au vôtre et pour vous fixer. Son aimable vivacité, sa gaîté soutenue, ses talens vous préserveront de l’ennui, le plus cruel fléau du bonheur conjugal. Sa bonté, sa douceur, adouciront cette fougue naturelle qui vous emporte si souvent malgré vous-même au-delà des bornes de la modération, et dont au reste vous m’avez paru bien corrigé…

» Je vous entends, mon cher Lindorf ; je sais d’avance ce que vous allez me dire : Voilà la certitude de mon bonheur, il est vrai ; mais celui de Matilde… Va, mon ami, je te le dis encore, je n’en suis pas en peine ; et quand je te presse d’épouser ma