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caroline

sœur, crois que je connois bien tout ce qu’elle peut attendre du cœur le plus excellent, et du caractère le plus sûr que je connoisse. Oui, sans doute, Matilde seroit heureuse ; j’ose te défier de me démentir là-dessus. D’ailleurs elle t’aime : ainsi plus de bonheur pour elle sans Lindorf ; et, quoi que tu en dises, tu l’aimes aussi plus que tu ne le crois. Mon ami, l’amour honnête n’est autre chose qu’une vive amitié, fondée sur une estime réciproque, et toujours exaltée par la différence des sexes. Voilà ce que Matilde vous inspire déjà ; et que sera-ce donc quand des intérêts communs, une même famille, des enfans, viendront y ajouter encore ? Des enfans ! Lindorf, sens-tu comme moi combien la mère de nos enfans doit nous être chère ?

» Ô mon ami ! l’espèce de sentiment que vous éprouvez pour ma sœur ne peut que s’augmenter tous les jours, acquérir de nouvelles forces,